Troyes : 4e édition du Royal Battle Kids ce lundi, la relève du break entre en scène

La 4e édition du Royal Battle Kids se déroule ce lundi 9 juin à l’hôtel de ville de Troyes. Trente équipes, composées d’une soixantaine de danseurs âgés de 5 à 17 ans, vont s’affronter lors de cette compétition de renom.

On ne change pas une équipe qui gagne. Depuis quatre ans, le lundi de Pentecôte, la salle des fêtes de l’hôtel de ville de Troyes devient le terrain de jeu du breakdance. Même décor, même énergie, même maître de cérémonie : Sidney, figure culte de l’émission H.I.P. H.O.P diffusée sur TF1 en 1984, donne le ton. Organisé par la compagnie troyenne Guetapens, fondée par Audrey Gallochat et Taka, ce rendez-vous s’est très vite imposé comme une référence sur la scène internationale.

La relève s’impose à Troyes

Le Royal Battle Kids monte en puissance. Depuis sa création, l’événement troyen attire chaque année davantage de jeunes talents du breakdance venus de toute la France… et au-delà. Belgique, Pays-Bas, Suisse : les frontières ne freinent plus les passionnés. « Beaucoup s’inscrivent en amont, mais certains viennent aussi sur place tenter leur chance », souligne Audrey Gallochat, cofondatrice de la compagnie Guetapens à l’origine du rendez-vous.

Ce qui n’était au départ qu’un projet local s’est rapidement hissé à un niveau international. « À la base, on n’imposait pas de niveau requis. Et puis, très vite, on s’est retrouvé avec des danseurs d’un niveau incroyable. Aujourd’hui, tout le monde sait que les qualifications du Royal Battle Kids sont exigeantes », ajoute-t-elle. Cette exigence se reflète aussi dans la composition du jury. Parmi les pointures de cette édition : BGirl Carlota, membre de l’équipe de France pour les JO de Paris 2024, BBoy Neil du légendaire Vagabond Crew (le groupe le plus titré au monde), et BBoy Missa, figure locale. 

Le breakdance, une discipline en pleine démocratisation

Parmi les plus jeunes, certains se distinguent déjà par une technique étonnante et une maturité hors norme. « On a des enfants de 10 ans avec une coordination parfaite et une endurance impressionnante. Parfois, on croirait voir des mini-adultes. Certains possèdent un vrai don qu’ils cultivent avec une rigueur remarquable ». Pour offrir davantage de chances aux plus jeunes, deux catégories ont été créées cette année : moins de 13 ans, et 13-17 ans.

L’entrée du breakdance aux Jeux olympiques de Paris 2024 a élargi la visibilité de la discipline, sans pour autant provoquer un afflux massif d’inscriptions. « Cela a surtout permis de mieux faire connaître le break », précise Audrey Gallochat. Avec Taka, ils appartiennent à la « génération du milieu » qui a succédé à la première vague portée par Sidney dans les années 1980, ancrée dans les quartiers populaires. Depuis, le breakdance s’est largement démocratisé et s’invite désormais dans les écoles, les centres culturels, et même les musées. « On a dansé à l’occasion de la Nuit des musées, avec une chorégraphie hip-hop. Le break, c’est joyeux, funky, agréable à pratiquer. Mais il ne faut pas se mentir : il y a une vraie exigence technique. Ça demande du travail, de la rigueur et beaucoup de répétition. »

Une ambiance toujours “underground”

Loin du clinquant, l’événement mise avant tout sur la dimension artistique. « L’an dernier, nous avons invité Faya Braz, champion du monde de beatboxing. On tient à préserver ce lien fort avec la culture hip-hop dans sa globalité », souligne Audrey Gallochat.

En marge des battles, le public pourra profiter des prestations de Jordan Meunier, footballeur freestyler et double champion de France, qui se produira en ouverture et en clôture de l’événement. Aux platines, DJ Cléon assurera l’ambiance, accompagné du speaker Youval, incontournable de la scène hip-hop française.