D’un rêve à la réalité : Edwin Guyot élève des dromadaires en Haute-Marne
Écrit parRédactionle 14 mai 2025
Cela fait un an qu’Edwin Guyot a lancé un projet inédit en Haute-Marne : un élevage de dromadaires. Avec ses cinq pensionnaires, le jeune éleveur chaumontais souhaite bousculer les codes de l’agriculture locale… et, plus largement, ceux de l’agriculture française.
Les Bossus Haut-Marnais : Carlos, Baila, Sueña, Nacera et Niña, les cinq dromadaires de l’élevage. Crédit photo – Bossus Haut-Marnais
Un déclic devant la télé. Un dimanche après-midi, alors qu’il regarde un reportage sur le lait de chamelle, Edwin Guyot, âgé de 16 ans et lycéen en filière scientifique, a une révélation. Après son CFA agricole à Besançon, il intègre en alternance un élevage de dromadaires dans le Larzac. Quelques années plus tard, le voilà à la tête d’un troupeau de cinq dromadaires, installés dans une ferme à Chaumont.
Peu développé en France, et encore moins en Haute-Marne, l’élevage de dromadaires ne l’effraie pas. Attaché à son territoire, le jeune éleveur ne se voit pas partir : « Je suis bien ici, j’ai grandi ici. Je veux m’ancrer en Haute-Marne. »
Le futur a une bosse
Ils détonnent dans le paysage haut-marnais. Résistants aux fortes chaleurs comme aux nuits froides de Chaumont, les camélidés pourraient bien devenir un atout dans un monde en pleine mutation climatique. « J’aime dire que le dromadaire, c’est un croisement entre la vache et le cheval : il s’adapte à tout et il est curieux de l’humain », explique le président. Mais l’animal a aussi un potentiel économique : son lait, encore peu exploité en France, est reconnu pour ses bienfaits nutritionnels.
Sans lactose, riche en vitamine C et en fer, il pourrait bien devenir une véritable alternative au lait de vache traditionnel. C’est justement ce qu’espère Edwin Guyot. « Je cherche un terrain autour de Chaumont, entre 10 et 20 hectares, pour faire naître les premiers petits et produire du lait de dromadaire. À terme, je souhaite élever entre 60 et 90 dromadaires, avec environ 10 naissances par an. »
Quand l’animal devient passerelle
Au-delà de l’élevage, l’association Les Bossus Haut-Marnais met l’accent sur la sensibilisation. Edwin Guyot organise régulièrement des visites et ateliers pour les enfants, les personnes en situation de handicap et les personnes âgées. « J’ai envie de proposer du contact, de l’échange, de la présence ». À 22 ans, il considère son initiative comme un lien entre l’agriculture alternative et la « Camel’Thérapie. »
Son projet avance pas à pas, à l’image de ses animaux. Chaque étape est importante, chaque rencontre également. Et si tout se passe comme prévu, Les Bossus Haut-Marnais pourraient bien devenir une référence inattendue de l’agriculture de demain.