L’Armurerie Auboise dépose les armes

L’un des plus vieux commerces du centre-ville troyen s’apprête à baisser le rideau. Il s’agit de l’Armurerie Auboise, installée au 28 rue Molé, après 70 ans d’activité. Affaire familiale depuis 1955, transmise du père au fils, c’est l’heure de la retraite pour Nicolas Maisse, qui a tenu le comptoir pendant 37 ans.

C’est une institution troyenne qui tire sa révérence. Depuis 70 ans, l’Armurerie Auboise fait partie du décor de la rue Molé. Fondée en mars 1955 par Bernard Maisse, puis reprise par son fils Nicolas, l’entreprise familiale fermera définitivement ses portes début 2026. Après 37 ans de carrière, le commerçant de 67 ans s’apprête à profiter d’une retraite bien méritée. D’ici là, l’Armurerie Auboise liquide ses stocks et proposera de nombreuses réductions à la fin du mois de décembre.

« Le monde de l’armurerie a changé […] Je pars au bon moment »

Nicolas Maisse, responsable de l’Armurerie Auboise

C’est la dernière armurerie du centre-ville. Alors que de nombreuses boutiques en France se délocalisent en périphérie, pour éviter les problèmes de parking ou d’insécurité, ce mouvement reflète surtout une profonde transformation du métier. « Le monde de l’armurerie a changé. Aujourd’hui, on n’est plus artisans de métier, ce sont des industriels, des poids lourds », observe Nicolas Maisse. Pour le commerçant de 67 ans, la retraite sonne la fin d’une époque. « La société a évolué, et avec l’arrivée d’internet, le lien de proximité entre le commerçant et le client s’est perdu. J’arrive à l’âge de la retraite. Il faut savoir s’arrêter, et j’arrête au bon moment. »

 37 ans au service des passionnés

Boutique mythique à Troyes, Nicolas Maisse est lui-même devenu un personnage du patrimoine local, ayant servi plusieurs générations d’Aubois. « 37 ans, c’est une vie. Des bons souvenirs, il y en a eu beaucoup. À un moment, avec mon employé Patrick Desquest, on avait commencé à recenser toutes les blagues et souvenirs vécus ici. On le sortira peut-être un jour », confie-t-il. Entre clients fidèles, passion pour le métier et histoire familiale, ces bons moments ont nourri l’envie de transmettre l’entreprise. « Mais j’ai voulu que mon fils choisisse une autre voie. J’ai vécu le travail en famille, je ne souhaitais pas reproduire avec lui ce que j’ai fait avec mon père. » Toujours passionné, l’Aubois restera attaché au tir et à la chasse, même à la retraite. « Je garde mon stand de tir et de ball-trap (tir au vol aubois), et j’aimerais faire évoluer les installations ces prochains mois. »