Un an déjà pour les Compagnons de la table ronde, taverne médiévale à Troyes

Ouverte en juin 2024 en plein centre-ville de Troyes, la taverne des Compagnons de la table ronde transporte ses visiteurs au cœur du Moyen Âge, du XIIIe au XVe siècle. Boissons d’antan, décors travaillés et ambiance fidèle aux écrits anciens offrent une immersion totale.

Chope en main, blasons suspendus, tapisseries d’époque… La taverne des Compagnons de la table ronde invite ses visiteurs à revivre le bas Moyen Âge, entre XIIIe et XVe siècle. Niché dans un bâtiment du XVIe siècle, au sein de l’ancien quartier médiéval de Troyes, ce bar a été pensé et façonné avec passion par Jean-Matthieu Braux, aux côtés d’Alexandre Boisaubert.

En un an, la taverne s’est imposée comme une adresse incontournable, consolidant ses partenariats locaux et affinant décors et recettes pour une immersion toujours plus fidèle. Le tavernier entend aller plus loin : de nombreux projets sont en préparation.

« Une expérience authentique et de qualité, pas fantaisiste »

Jean-Matthieu Braux, propriétaire de la taverne Les Compagnons de la table ronde

Originaire de Troyes et formé à Paris en histoire du droit, Jean-Matthieu Braux s’est spécialisé dans une partie méconnue du Moyen Âge : l’ivresse publique et les moyens mis en œuvre par les États et provinces pour la contrôler. C’est avec cette rigueur historique qu’il a conçu la taverne des Compagnons de la table ronde. « Nous recevons nos visiteurs avec des éléments authentiques du Moyen Âge. Les tapisseries sont des reproductions fidèles, mais certains objets datent du XVIe siècle, comme le coffre à l’entrée », précise-t-il.

Fidèle aux archives, Jean-Matthieu Braux s’est appuyé sur des testaments de taverniers. « Pas d’armes ni de peaux de bêtes aux murs, contrairement aux idées reçues. À l’époque, c’était très simple : tables, bancs, tabourets, quelques luminaires et des visages sculptés dans le bois. »
La décoration, le mobilier et même les verres sont issus de savoir-faire locaux, inspirés de la fin du Moyen Âge, « pour garantir une expérience authentique, pas fantaisiste », insiste cet Aubois de 31 ans.

L’histoire se déguste aussi dans le verre

Si la décoration est soignée jusqu’au moindre détail, l’expérience se joue aussi dans les breuvages. Pas moins de 200 références composent la carte de la taverne. « J’essaie de me rapprocher au mieux de ce que l’on buvait au Moyen Âge », explique Jean-Matthieu Braux. Aux côtés des spiritueux, il propose des élixirs inspirés de recettes médiévales, mis au point par une spécialiste du genre. Avec deux brasseurs de l’Aube, à Fouchères (Roof) et Aix-Villemaur-Pâlis (Thibord), ils ont mis au point une cervoise — ancêtre de la bière — sans houblon, avec des fleurs locales : acacia, sureau, romarin et tanaisie. 

Boissons sucrées, sèches, pétillantes… L’éventail est large. Mais au-delà du plaisir des sens, c’est tout un pan du patrimoine troyen qui reprend vie à chaque gorgée. « Les clients, sans le savoir, participent à la sauvegarde de ce bâtiment du XVIe siècle », confie le maître des lieux.  Situé dans le périmètre protégé du Bouchon de Champagne, l’édifice a bénéficié de lourds travaux cette année. Bientôt, à l’automne, un étage entier sera ouvert au public avec deux salles : l’une pour l’accueil classique des visiteurs, l’autre, plus confidentielle, pensée pour les jeux et événements privés. Et pour parfaire l’expérience, des planches de charcuterie et de fromages feront bientôt leur apparition. Une touche de convivialité supplémentaire pour une taverne décidément pas comme les autres.